Depuis septembre, j’utilise Pinterest en classe avec mes élèves . J’en ai déjà parlé dans deux billets ici et là avec un 1er bilan de nos usages.
Au fil des mois notre pratique s’est développée et diversifiée avec un outil devenu commun dans mes cours de français, d’histoire, de géographie et d’éducation civique. 24 tableaux d’épingles sont déjà constitués. Nos épingles sont souvent reprises par d’autres Pinterest.
Voici trois types usages de Pinterest en classe:
1) En amont de mon cours
Je crée régulièrement un tableau introductif avec des documents (images et/ou vidéos) qui permet à l’élève qui le souhaite de se renseigner sur le cours à venir. Je relaie la publication de ce tableau via Twitter et Gmail/Gdrive avec des consignes de lecture et d’interactions possibles.
Dans la description de l’image, je pose parfois des questions auxquelles les élèves peuvent répondre: comme c’est en amont du cours, il s’agit d’amener l’élève à découvrir une thématique, à y réfléchir et à poser une hypothèse de réponse. Nous ne sommes pas là sur une évaluation de savoirs.
Exemple:
Cours de géographie : Mondialisation et diversité culturelle (1ère bac pro)
ici: en amont , j’ai créé un tableau de cartes. Sous plusieurs cartes, dans la partie « description » j’ai posé une question. L’élève peut y répondre dans la ligne « commentaire » en notant ses initiales pour que je puisse savoir qui a écrit et à mon tour commenter si besoin
2) Support de projet et de productions
Lors du cours, je lance les élèves sur une production sur Pinterest: les images ou vidéos épinglées deviennent support de production écrite selon une consigne précise. L’écrit est limité (400 caractères maximum) ce qui me permet d’évaluer si l’élève sait répondre à une consigne d’écriture stricte tant dans le fond que dans la forme.
Exemple 1: Le projet #femmepanthéon
Cadre: cours d’histoire Les femme dans la Société Française de la Belle époque à nos jours (1ère bac pro)
Objectif: réaliser une galerie de portraits de femmes françaises célèbres sur Pinterest et voter pour une entrée au Panthéon.
L’appel a été lancé via Twitter et Tumblr pour inciter les tweeteurs à nous répondre.
A partir de la cinquantaine de réponses reçues, les élèves ont rédigé les portraits. Ce travail a été collaboratif et mutualisant et diffusé à tous ceux qui y ont contribué.
A noter que les cendres de deux des femmes portraitisées, Genevieve De Gaulle Anthonioz et Germaine Tillion vont être transférés au Panthéon sur décision de F. Hollande
Exemple 2: Projet #PourDîner
Cadre: cours de géographie « mondialisation et diversité culturelle: géographie des gôuts alimentaires »
Objectif: exploiter des photos de plats culinaires français (reçus par l’appel à contribution sur Twitter et Tumblr), réaliser des recherches, définir l’origine des produits pour répondre à la problématique: en quoi les pratiques alimentaires françaises sont témoins de la mondialisation et de la diversité culturelle?
Comme pour le projet #femmePanthéon (et souvent depuis cinq ans que j’utilise les réseaux sociaux en classe), nous avons ouvert notre cours pour faire participer d’autres personnes et enrichir la documentation de notre cours. Pour autant Ces documents ne sont pas scientifiques et n’ont pas vocation à les remplacer. L’appel à contribution a été publié sur Tumblr et relayé sur Twitter Les élèves ont pu eux-même contribué à cet appel à images. J’ai partagé les consignes du projet sur Google Drive en amont du cours: les élèves découvrent les images, peuvent déjà choisir celle sur laquelle ils veulent travailler et intègrent les consignes. Cette procédure permet aux élèves les plus faibles de mieux s’inscrire dans le cours quand il commence.
Le tableau Pinterest a été constitué de toutes les photos reçues via Twitter et le texte limité à la réponse à la problématique. Pour corriger et évaluer ce travail: j’ai fait des copies d’écran de leurs productions et les ai imprimées pour les corriger. L’élève a ensuite corrigé son texte selon mes consignes sur Pinterest. La manœuvre est un peu fastidieuse mais je n’ai pas trouvé d’autre moyen pour que l’élève visualise les éléments à corriger!
(A noter que j’ai réalisé cette séquence en présence de mon inspectrice)
Pour ces deux projets, la plus-value a été multiple: ce projet a permis d’ouvrir la classe en favorisant des interactions avec des personnes extérieures à la classe. L’élève comprend que les cours d’histoire et de géographie s’inscrivent dans la réalité. L’élève produit un travail original qui l’implique et le valorise.
3) Comme support de cours
J’utilise aussi Pinterest comme agréagateur d’ images et vidéos que j’utilise lors de mon cours comme ici pour préparer la conférence de la déportée Magda Hollander , le tableau sur la Mondialisation de la Vache Qui Rit notre étude de films dans le cadre de Lycéens et Cinéma (Daratt et Tous Au LArzac) l . Les élèves contribuent aussi à cette constitution de ressources comme avec le tableau des films traitant de la 2nde guerre Mondiale
En conclusion (provisoire)
Ce Pinterest devient l’espace virtuel commun de la classe où les élèves collaborent, mutualisent et partagent leurs savoirs et leurs productions. Les objectifs d’écriture sont modestes: Pinterest ne remplace pas des écrits longs et les analyses de documents . Il permet à l’élève de revenir lorsqu’il révise pour une évaluation et lorsqu’il révisera pour son examen final (fin de 1ère puis fin de Terminale) de pouvoir revenir à travers des images, des vidéos et de petits textes sur ce que nous avons traité (en plus de son traditionnel cahier de cours).
Cet outil nous permet de constituer petit à petit notre « musée imaginaire » , mémoire de la classe ouverte à tous qui se constitue sur les trois années que les élèves passeront ensemble.