Une idée pour changer l’Ecole (ou au moins l’améliorer)

Ludovia 2016 se déroulera à partir de mardi à Ax Les Thermes. En attendant, l’équipe d’organisation a proposé à plusieurs participants de réfléchir à la question « une idée pour changer l’Ecole ? »
Plusieurs d’entre nous ont déjà répondu et voici leurs propositions
• Jean-Marie Gilliot  Le cartable numérique
• François Jourde propose de Ne jamais s’adresser à la classe entière
• Christophe Batier veut utiliser des robots
• Lyonel Kaufman veut démultiplier Ludovia
• Jean-Paul Moiraud fait un rêve collectif
. Caroline Jouneau-Sion veut casser la baraque

Voici ma proposition :
Je n’ai pas d’idée pour la changer, uniquement un retour d’expérience pour l’améliorer.
En lycée professionnel, nous pratiquons souvent en L.P la continuité pédagogique : quand une classe entre seconde, c’est globalement la même équipe pédagogique qui suivra cette classe avec le même professeur principal pendant trois ans et le groupe-classe ne changera pas non plus.
C’est donc un vrai pacte équipe pédagogique-groupe classe que nous devons sceller ensemble.
Je vois beaucoup d’avantages à cette organisation pour
Améliorer le Climat Scolaire :
Nous constatons que l’année de seconde est une année difficile pour l’élève : transition avec le collège, découverte d’un nouvel environnement scolaire, dans une structure préprofessionnelle qu’il a eu du mal à choisir, un sentiment souvent d’échec et de « ras le bol ». Il faut lors de cette année poser les règles, insuffler une dynamique, de l’estime de soi et la valorisation de compétences.
Même si le règlement intérieur de l’Etablissement fixe un cadre commun à tous les élèves, on sait que le groupe-classe et l’équipe pédagogique se forgent leur propre environnement.
Une fois la Seconde passée, il est vraiment profitable de poursuivre ensemble les efforts initiés, toute la connaissance par la découverte que nous avons eue à gérer lors de cette année. Dès l’année de première, nous pouvons « souffler » tous ensemble en vivant un climat scolaire bien plus apaisé.
-En entrant en première, l’élève est rassuré : il connaît l’ensemble des enseignants et surtout sait comment l’enseignant « fonctionne ». Il connaît les codes, les limites, les moyens mis en œuvre en classe. La confiance par la connaissance est assurée.
L’enseignant lui aussi profite de cette connaissance : il a face à lui un groupe classe qu’il connaît déjà très bien, quelque soit le volume horaire alloué à sa discipline.
Assurer la continuité pédagogique
L’année de seconde à travers l’application des programmes est souvent l’année de la mise en place de la méthodologie et de la dynamique de travail. L’année de première est une année à examen, le programme est très chargé. Etre dégagé de la mise en place de la méthodologie permet d’avancer plus rapidement et de manière plus efficace.
Le gain de temps est inestimable : L’enseignant connait déjà les élèves, leurs capacités, leurs compétences. Il a pu préparer sa progression annuelle selon sa connaissance de l’élève : niveau, centres d’intérêts, points à renforcer…
L’individualisation est plus facile, la remédiation nécessaire plus rapide à déceler. La collaboration entre élèves et le tutorat se mettent en place simplement.
Développer les usages du numérique:
Les enseignants déplorent souvent le manque de temps pour mettre en place en classe de vraies pratiques numérique. En assurant la continuité sur au moins deux ans, l’enseignant garde le gain de ce qu’il a pu mettre en place la 1ère année : usages de l’ENT, boites mail active, espaces collaboratifs, classe inversée, réseaux sociaux, compétences numériques acquises…etc.
L’enseignant peut préparer la deuxième année et réintégrer les élèves dans leur espace scolaire : échanges par mail, via l’ENT en donnant des pistes de lecture par exemple, la liste des fournitures scolaires, les nouveautés…etc. Il réamorce ainsi le dialogue et la dynamique de classe.

Favoriser les relations Ecole-parents
Le professeur principal lors de l’année de seconde a souvent l’occasion de rencontrer les parents. Ce relationnel entre l’équipe pédagogique et les parents est précieux. Pouvoir le poursuivre une deuxième année permet de conserver la connaissance et donc la confiance entre les acteurs majeurs de la scolarité d’un enfant. L’équipe peut alors focaliser sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer le parcours scolaire de l’éleve.
Ne pas imposer un modèle
Cette organisation par la continuité n’est pourtant pas stricte : l’équipe pédagogique comme le groupe-classe évoluent sur les deux ou trois années : mutations des enseignants, évolution de carrière, ré-orientation des élèves, déménagement…etc
Il faut aussi laisser aux enseignants comme aux élèves la possibilité de changer : les incompatibilités existent et il ne s’agit pas d’imposer ce qui ne fonctionne pas. Un enseignant peut changer d’équipe, l’élève peut changer de classe.
Au fur et à mesure des années, j’ai vu une vraie plus-value pour les élèves comme les enseignants et les parents.
Ce fonctionnement n’est pas un modèle mais une proposition qui permet, il me semble d’améliorer l’Ecole et à terme la changer.
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