Archives Mensuelles: février 2013

Quand Twitter et les journalistes entrent dans notre cours de français !

En novembre dernier , je lançais un appel via mon compte Twitter (différent de mon compte enseignant-classe) :

MD5

qui renvoie vers un billet du Tumblr de la classe :

tumblr

1. Le contexte du scénario pédagogique

Nous commencions à travailler en cours de français sur la construction de l’information (objet d’étude « la construction de l’information / programme de 2nde bac pro)  et nous avons focalisé sur le fait divers. Un genre qui plait toujours aux élèves et qui est facilement abordable: dans les médias presse, radio, télévision, chaque jour (malheureusement!) nous trouvons matière à analyser.

Puisque nous utilisons Twitter, puisque chaque élève suit pour une revue de presse bimensuelle un compte Twitter d’un Média « papier », j’ai pensé que nous pourrions utiliser Twitter pour traiter différemment de la thématique Fait Divers. Non plus pour traiter le fait divers en lui-même mais le travail du journaliste qui traite du fait divers : comprendre que derrière un article, il y a un journaliste et au delà, une personne.  Je souhaitais amener mes élèves à prendre en compte ces trois échelles.

J’ai donc lancé cet appel via Tumblr et Twitter ….sans savoir quel écho il aurait.

2. Solliciter ou non des interactions sur Twitter ? 

J’ai souvent sollicité mes abonnés Twitter dans mes projets de classe liés à ce réseau social. Souvent et c’est ce qui marche le mieux avec des tweeteurs avec qui j’ai conçu le projet comme pour #tweetfemme #géotweet ou #reverte.

Quand je lance un appel « à la cantonade », il n’est pas forcément relayé parce que chacun n’est pas connecté en permanence, n’est pas disponible forcément ou n’a tout simplement pas envie! Et puis parce qu’ « au début »,  il n’y avait qu’une « twittclasse » et c’était plus facile d’avoir la primeur d’interactions 😉 .

Parfois aussi, ça fonctionne fortement comme ce que nous avons vécu avec David Cordina lors de notre formation à Madras avec la balise #maville . Ici le timming était parfait (hasard du décalage horaire nous a fait tomber en plein petit déjeuner français: haute heure de tweetage!) , à nous deux nous touchons 6000 tweeteurs (ça aide!) et l’interaction demandée facilement réalisable: nombre de tweeteurs le matin partage une photo de leur environnement.

3. Hasard et  sérendipité 

Donc l’appel aurait pu n’aboutir à rien ! J’ai la chance d’avoir plusieurs journalistes parmi mes abonnés de  médias variés (nationaux ou locaux) que j’ai sollicités directement pour répondre à mon appel ou pour , au moins le relayer. Le retweet a fortement fonctionné mais je n’ai eu finalement « que » quatre retours.

J’avais imaginé avoir plus mais c’est aussi la loi de ces appels et finalement ce qu’il y a de meilleur: la sérendipité ! Comme une bouteille jetée à la mer: le message sera t-il reçu et quand fera le destinataire?

4. Exploitation pédagogique

Nous avons analysé ces quatre témoignages en classe. Intéressants par leur diversité (deux journalistes presse, un télé et un radio, idéal hasard!) et par l’implication émotionnelle dans le fait divers que chacun s’est employé à nous décrire.

Parmi ces témoignages, il y en a eu un beaucoup plus long rédigé par Marie Laurence Dalle (@melede17) , journaliste à France Bleu La Rochelle , qui nous a raconté longuement un fait divers local très connu (le meurtre d’une adolescente en plein été sur l’ile de Ré) qu’elle a suivi du début jusqu’au procès. Le témoignage était très riche et aussi très fort en émotions. Finalement nous avons reçu peu de témoignages mais hautement exploitables : la qualité plutôt que la quantité !

Ce qui n’aurait dû être qu’une analyse de témoignage s’est transformée en interactions via Twitter entre les élèves et la journaliste: ils lui ont posé beaucoup de questions sur le fait divers, son traitement en particulier, sur son travail de journaliste radio en général. ML Dalle a joué le jeu des questions réponses, de la disponibilité (asynchrone) pour expliquer, développer.


Nous avons finalement convenu ensemble d’une rencontre  journaliste-élèves au lycée pour que nous puissions plus longuement échanger.  Elle aura lieu en mars lors de la semaine de la presse et médias à l’école.

5. Ce que permet le réseau social ouvert

Le réseau social nous a permis ici de créer un lien, des interactions très facilement: c’est vraiment une des grandes forces de Twitter. Ce réseau permet l’ouverture vers le monde extérieur, je l’ai écrit ici maintes fois. C’est l’école « hors les murs », c’est l’Ecole qui place l’élève et ce qu’il apprend dans le contexte de la réalité.

C’est le réseau et surtout  ceux qui l’animent:  les journalistes qui m’ont répondu sont des « médias régionaux » ,

des journalistes encrés sur leur territoire habitués à générer des interactions fortes entre le public et l’information, qui utilisent les réseaux sociaux pour encore étendre et consolider ce maillage.

Journalistes qui ont compris que l’information et sa diffusion ne se fait plus dans un rapport dominant et vertical « journaliste-public » comme l’Ecole ne devrait plus être un rapport « maître-élève » …

 Je publierai sur le tumblr de la classe leurs témoignages s’ils m’en donnent l’autorisation. Merci à eux et en particulier à Marie LAurence Dalle pour leur disponibilité 

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