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#50choses : vers la construction de l’ identité numérique positive de l’élève

Lors d’un atelier d’écriture, voici l’activité développée en classe avec mes élèves de @ladeuxiemeannee:

Situation: 24 élèves répartis sur deux salles (salle de classe et CDI) . Un ordinateur par élève / 2 heures. Balise de l’activité suivie par colonage via Tweetdeck

Objectif: ‘écrire « à la manière de » : il s’agissait pour cette activité d’écrire « à la manière de Georges Perec » 50 choses que je voudrais écrire avant de mourir

Après la lecture et l’analyse du texte, les élèves ont eu à rédiger puis tweeter « 50 choses que j’aimerais faire… » .
Les consignes d’écriture étaient simples et restreintes: commencer chaque tweet par un verbe à l’infinitif et ajouter la balise #50choses . L’orthographe, la syntaxe, le niveau de langue étaient à soigner comme pour chaque production écrite et chaque tweet.

Nous avons surtout travaillé sur l’identité numérique qui allait se dégager de cet exercice. A la question récurente « est ce que je peux écrire ce que je veux? », j’ai dû réputer comme souvent qu’on ne peut écrire dans une copie « ce qu’on veut comme on veut » puisqu’on est sur une production scolaire, donc travaillée et réfléchie que l’enseignant lira et pourra évaluer.
A cela, l’écriture numérique ajoute une dimension : l’élève doit réfléchir à ce qu’il écrit parce que l’enseignant ne sera pas le seul à lire sa production: les comptes twitter élèves sont publics (exceptés pour ceux qui ont souhaité les protéger) donc potentiellement lisibles par des personnes extérieures à la classe. Et chaque élève a associé pour son pseudo (exceptés les élèves qui ne le souhaitaient pas) son prénom et son nom.
Ainsi chaque tweet définit l’élève dans son identité numérique.
A la question « est ce que je peux écrire ce que je veux » , j’ai amené l’élève à réfléchir à l’image qu’il souhaitait donner de lui à travers ses tweets: tweets qui constituent une trace numérique indélébile.

Nous avons travaillé en début d’année avec le serious game Ex machina 2025 [ http://www.2025exmachina.net/ ]
, je leur ai rappelé. Nous sommes passés ainsi d’une situation de jeu à une situation réelle : « si j’écris j’aimerais braquer une banque » , cela nuira t-il un jour à mon identité numérique?  » .
« et si j’écris que j’aimerais fumer le plus gros cigare du monde? » , ai-je envie que cette trace reste?

L’élève a dès lors pris de la distance face à son écrit en réfléchissant sans cesse à l’image qu’il souhaite donner de lui qui constitue une part de son identité numérique. Nous avons aussi clairement défini que l’image doit coller à la réalité. Il n’est pas question d’entraîner l’élève sur la construction d’une identité numérique falsifiée. La positiver, la mettre en valeur ne suppose pas de mentir ou d’enjoliver la réalité. Nous sommes strictement dans la recherche de la mise en valeur des compétences et des savoirs de l’élève en lui apprenant à ne pas nuire à son identité ni à mentir pour l’enjoliver.

Lors de la prochaine séance, nous reprendrons cette production de tweets: chaque élève devra étudier la production d’un autre élève (qui sera anonymé) pour :
– dégager un portrait: quelle image donne t-il à travers ses tweets?
– expliquer les tweets qu’il a trouvé « nuisibles » à l’identité numérique de l’élève
-corriger les fautes potentielles et la syntaxe
Ce bilan sera remis à l’élève tweeteur qui sera mis face à l’image renvoyé par son identité numérique.

Cette activité a permis des interactions sur le réseau twitter: j’ai expliqué sur le compte classe et mon compte personnel le principe de la balise #50choses invitant les tweeteurs qui le souhaitaient à y participer. Cette interaction et ce partage ont surpris et encore plus motivé les élèves. Une fois de plus, je constate que le décloisonnement que permet le numérique et en particulier le réseau twitter apporte à cette classe une valorisation et une motivation très importantes !

Conclusion:
Cet atelier d’écriture a donc permis une mise en situation réelle d’éducation à l’internet très probante.
La production d’écrit, même courte, m’a permis de suivre de façon individualisée l’élève en reprenant à l’écrit comme à l’oral des notions d’orthographe, de grammaire et de syntaxe. L’élève pose beaucoup de questions, a le souci d’une production correctement construite et sans faute. Les élèves se corrigent entre eux, très exigeants.
L’activité est intense puisqu’il faut suivre pendant deux heures toutes les productions d’écrit mais permet une forte interactivité orale et écrite en classe.

TOus les tweets produits avec la balise #50choses sont réunis dans ce Tweetdoc : http://www.tweetdoc.org/View/15421/50choses . Merci à @delphef pour cette compilation

// Le tumblr réunissant tous les portraits réalisés par les élèves à propos des tweets #50choses sont désormais visibles ici

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